Comment quantifier le cout d'une maintenance comparé à une panne ?

On oppose souvent dans la maintenance industrielle le cout d’un stock de maintenance à celui d’une hypothétique panne.

On va le dire tout de suite, c’est une grave erreur !

Cette erreur énorme peut vous couter votre stock maintenance à un prix quintuplé, voir plus !

Pour en parler et vous expliquer ce qu’il en coute, prenons le témoignage d’un client (Il a souhaité rester anonyme, car pas très fière vis-à-vis de sa direction)

Le début de l'histoire

Cela commence avec l’arrivée d’un nouvel acheteur pour la partie maintenance et travaux neuf dans un groupe agro-alimentaire conséquent (une quinzaine de site industriel).

Cet acheteur que nous appellerons M. Clément (Pseudo) nous demande un rdv pour faire le point sur l’activité entre nos deux sociétés.

C’est toujours avec plaisir, surtout que nous connaissons son équipe de technicien depuis de nombreuses années.

Le rdv

La présentation des diverses parties se fait.

On apprend que notre interlocuteur vient du secteur automobile que nous connaissons bien également et qu’il nourrit de belles ambitions pour la société qui vient de l’embaucher.

C’est toujours un moment appréciable de voir quelqu’un de motivé avec des ambitions qui n’engage pas que lui.

Arrive le moment de parler business et de ce qu’Helliotech fait avec sa société.

Le constat arrive de manière brutale, son équipe fait trop de stock, la maintenance coute trop cher à la société !

La réponse ou le ping pong

Notre réponse fut simple, c’est un point de vue, le vôtre, mais par expérience cela ne peut pas se résumer de manière aussi simple.

Une maintenance a toujours un cout, mais il sera toujours moindre qu’un arrêt de production.

De là, on voit que notre interlocuteur n’est pas d’accord.

On ne peut pas laisser les choses dans cet état.

On pose alors une question simple, à combien estimer vous qu’une maintenance coute trop cher ?

Notre interlocuteur est embêté, il faut l’avouer, mais on ne déstabilise pas un acheteur comme cela 😉.

Sa réponse est claire, j’ai fait un audit, on stocke différents produits de générations différentes pour la même fonction. Il faut qu’on harmonise, qu’on réduise les couts et qu’idéalement nos partenaires comme vous, stockiez nos produits.

L’idée est bonne et logique pour une grande partie.

Sauf, pour la partie stock, qui doit elle être repartie entre les deux parties.

Cela sera notre réponse, on vous propose une analyse de votre stock. Ensuite, on analyse ensemble ce qui peut être optimisé ou pas.

L’acheteur est partant, mais insiste à nouveau sur le stock chez nous plus que chez lui. On ne relève pas, on verra à l’analyse.

L'analyse

Elle démontre effectivement quelques améliorations possibles.

Plusieurs produits font la même fonction et n’en avoir qu’un de la même référence ne serait pas bloquant.

On en parle ensemble et on définit le produit qui ferait le boulot comme on dit dans tous les cas.

Les services techniques valident l’idée. Par contre, inconvénient, l’automate qui fait le job dans tous les cas est le plus cher !

Pour les achats cela ne passe pas !

On immobilise qu’un seul produit en stock, mais plus cher.

La réponse de l’acheteur fut catégorique, sans appel et sans négociation possible.

On valide de passer sur un seul produit, mais c’est Helliotech qui le stock pour nous. On vous l’achète que si on tombe en panne !

Hum, oui, mais Mr Clément, on propose déjà ce service, sauf qu’il a un inconvénient énorme pour une industrie qui fonctionne H24. Si vous tombez en panne en pleine nuit, Helliotech est fermé.

La pièce ne partira qu’à l’ouverture de la société, si c’est dans le secteur, vous l’aurez sous une heure ou deux, mais si c’est à l’autre bout de la France, il faudra payer un taxi à 1000€.

De plus, vous ne l’aurez jamais dans l’heure de l’arrêt de ligne.

Un autre cas peut aussi se présenter, un stock d’une seule pièce est dangereux, si deux pièces casses dans deux usines différentes, comment faisons-nous ?

Helliotech ne peut pas stocker des multitudes de pièces à plus de 6000€ pour tous les clients.

L’acheteur pris sa décision, la pièce sera chez Helliotech, pas chez eux. On ne peut investir 6000€ dans un automate qui tombe peu en panne.

Nous actons la décision en lui rappelant juste que toutes ces usines n’avait pas le même âge.

Que pour nous, cela est une erreur, au risque de fâcher le client, il faut dire les choses comme elles sont.

 

Le résultat

M. Clément nous rappela régulièrement lors de nos rendez-vous des 3 premiers mois qu’il avait fait faire de grosses économies.

Nous de notre côté, nous étions entre le marteau et l’enclume avec un service technique complétement dépité de la décision…

Le clash

Il arriva un jeudi matin, au réveil, notre téléphone avait plus de quinze appels en absences du client ainsi que plusieurs mails.

Je vous laisse imaginer, le client est tombé en panne…

On appelle le client, on a le responsable technique à 8 h, il nous explique qu’ils sont en pannes depuis 1 h du matin.

Ok, que vous faut-il ? Deux automates, car on a deux lignes qui ont finalement lâché… Aie, on en a un mais pas deux.

Votre acheteur nous a demandé d’en stocker une et lui ne souhaitait plus stocker…

On regarde pour vous déposer celle en stocke rapidement et comment on fait pour la deuxième.

On vous rappelle.

Sauf que nous n’avons pas eu le temps de rappeler, M. Clément appelait avant 😉.

Le discours fut simple, trouvez-moi une solution quel que soit le prix, mais il faut qu’on redémarre aujourd’hui.

Mon directeur m’a appelé, on perd entre 50 000€ et 80 000€ par heure d’arrêt…

On ne peut pas se réjouir de la situation, mais on est loin d’une pièce en stock à 6000 €.

La finalité

On a livré la première pièce à 9 h, la première ligne a démarré à 11 h

La seconde est arrivée d’Allemagne à 16 h avec un taxi colis à 1500 €. La seconde ligne a démarré à 17 h 30.

On s’est revu avec l’acheteur, il a choisi de stocker chez lui pour que cela soit rapide si la panne arrive la nuit. Il stocke finalement deux automates, 1 chez lui et nous en stockons 1 d’avance chez nous également.

Le cout de la situation

On a livré la première pièce à 9 h, la première ligne a démarré à 11 h

La seconde est arrivée d’Allemagne à 16 h avec un taxi colis à 1500 €. La seconde ligne a démarré à 17 h 30.

On s’est revu avec l’acheteur, il a choisi de stocker chez lui pour que cela soit rapide si la panne arrive la nuit. Il stocke finalement deux automates, 1 chez lui et nous en stockons 1 d’avance chez nous également.

Conclusion

Une maintenance coute toujours sur l’instant, mais sur du long terme, elle coute beaucoup moins cher qu’un arrêt de production.

A contrario, il faut qu’elle soit optimisée, faite de manière rationnelle pour qu’elle soit efficace et surtout rentable sur le long terme. Il y a pleins de solutions qui existent, mais il faut se pencher dessus pour maintenir notre outil en état de fonctionnement et compétitif face à la concurrence.

Si vous souhaitez qu’on en discute cela sera avec plaisir et cela ne vous coutera qu’un peu de temps.

L’équipe Helliotech

Helliotech

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